Qu’ils
participent des agencements plastiques de l’image ou qu’ils soient déployés
autour de l’autel, les textiles, en alliant mobilité et fluidité, jouent
un rôle de première importance dans la révélation du sacré. Depuis le milieu du
XIIIe siècle, l’exaltation de la Présence Réelle et l’essor des
images dévotionnelles alimentent un intense « désir de voir ». L’image elle-même, puissant
instrument de médiation entre le visible et l’invisible, est souvent comparée à un voile, dans la mesure où elle est
capable de suggérer la présence ou l’absence de ce qui est représenté.
Vêtements, les textiles parent et transforment les
corps. Parements, ils deviennent supports de l’adoration. Voiles, ils
matérialisent la séparation entre l’humain et le divin. Rideaux soulevés, ils
sont les auxiliaires d’une théophanie visuelle. Ces journées d’études entendent interroger la
participation des textiles – réels ou fictifs, matériels, représentés ou feints
– dans la manifestation du sacré, compris dans une acceptation large au-delà de
la sphère strictement religieuse. La diversité de leurs formes, la pluralité de leurs fonctions et leur
potentiel métaphorique seront au cœur de la réflexion.
Comment voit-on les textiles dans un cadre liturgique ou dévotionnel ? Quels sont leurs rôles dans l'appréhension du sacré et dans sa révélation, qu'elle soit figurée ou sacramentelle ?
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Be they part of the composition of an image or
gathered around the altar, textiles, as pliable and movable material, played a crucial part in the revelation
of the invisible. Since the middle of the thirteenth century, the Real presence
of Christ in the Eucharist became physically exalted and devotional images
flourished in churches and in domestic interiors. It led to a genuine visual
appetence, an intense desire to see the sacred. The image itself, powerful
instrument of mediation between the visible and the invisible, is often
compared to a veil, as it is able to suggest the presence or the absence of
what is represented.
As
garments, textiles adorned and transformed bodies. As dossals, they were the
backdrop for adoration. As veils, they delineated the frontier between the
human and the divine. As lifted curtains, they participated in a visual
theophany and emphasized a supranatural presence. By this workshop, we want
to explore the roles of textiles – be they real, fictional, material, painted
or feigned – in the manifestation of the sacred, understood in its broadest
sense, beyond the strictly religious sphere. Their diverse forms, their multiple
functions and their metaphorical potential will be the core of our reflections.
How were textiles seen in a liturgical or devotional context ? What were their roles in the figured or sacramental revelation of the divine ?
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